Les mots du directeur

Chaque mois, notre directeur François Valteau répondra à vos questions sur un sujet en particulier mais pour inaugurer sa rubrique nous avons décidé de l’interviewer.

Certains d’entre vous ne le connaissent pas encore personnellement, voilà donc quelques précisions concernant son parcours, son style d’équitation et ses idées pour le club.

Le Cheval à Bascule: Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
François Valteau: J'ai 57 ans , je suis marié et père de 4 enfants.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours équestre?
FV: Je suis monté sur mon premier cheval – un cheval de course – à 20 ans . Mes parents n'ayant pas les moyens de m'inscrire dans un club, j'ai acheté un cheval - un entier de 3 ans réformé des courses - sans savoir monter. Il a été mon premier professeur. Puis j'ai pris quelques leçons et, 8 ans après, j'ai passé mon BEES 1 en candidat libre en 1988 et en 1990 j'ai quitté mon emploi (j’étais inspecteur des impôts) pour devenir moniteur d'équitation au centre équestre du Sabot Vert près de Chatellerault (86). En 1991 j'ai intégré le cursus de formation des instructeurs de Saumur (BEES II). En 1993 je suis devenu directeur du centre Equestre de Cognac en Charente, puis en  2015 du Club Hippique d'Eckwersheim en Alsace. Enfin, en 2018 j'ai pris la direction de la SEP.

Et de votre pratique de la compétition?
FV: Avant de monter à cheval, j'ai toujours été attiré par le sport et j'en ai pratiqué beaucoup, toujours en compétition – athlétisme, sports collectifs, tennis etc. Même si je souhaitais au début apprendre à monter à cheval pour me promener j'ai très vite voulu faire de la compétition. J'ai pratiqué les 3 disciplines olympiques (dressage et CSO au niveau PRO 2 et complet au niveau PRO Elite et international ****).

Quels grands cavaliers vous ont marqué?
FV: Je ne vais pas être très original:

En complet: Mark Todd  le cavalier du siècle dernier pour sa carrière exceptionnelle et Michaël Jung qui risque fort de marcher sur ses traces.

En dressage: Carl Hester et Charlotte Dujardin pour la qualité de leurs relations avec leurs chevaux.

En CSO: aujourd'hui je suis en admiration devant le suédois Peder Fredricson pour la précision et la légèreté de son équitation.

Qui sont vos maîtres à penser?
FV: En fait, les meilleurs maîtres à penser, ce sont les chevaux.

Votre meilleur souvenir à cheval?
FV: Le niveau d'entente extraordinaire que j'ai partagé avec Esprit Céleste un anglo-arabe fantastique.

Quels grands chevaux vous ont marqué?
FV: Curieusement la première qui me vient en tête est une jument de course:

Zarkava: 7 courses , 7 victoires dont 5 groupes I, 3 400 000€ de gains, un caractère terrible, une vraie dame et une classe folle. Son Arc de Triomphe 2008 est à pleurer.

Puis 2 chevaux de sport :

Milton le cheval monté par John Whitaker une facilité et une beauté incroyable.

Valégro - indissociable de Charlotte Dujardin - l'illustration parfaite du règlement international de dressage “Le cheval donne ainsi l'impression de faire de son plein gré ce qui lui est demandé.”  Quand je les vois je pense au commandant Rousselet qui montait ses chevaux avec un cordon de soie.

Comment définissez-vous votre rapport aux chevaux?
FV: Le respect de ce qu'ils sont avant de penser à ce que nous voudrions qu'ils soient.

Est-ce que vous en possédez?
FV: Oui, je possède une jument de CSO: Désir Blanc Cristal qui est placée chez un ami pour sa saison des 6 ans.

Définissez votre style à cheval.
FV: J'aime quand tout paraît facile quand le cavalier atteint un tel niveau de maîtrise qu'il parvient à se faire oublier pour révéler la formidable beauté de son cheval.

Une citation équestre?
FV: Une citation de Nuno Oliveira: “L'art, c'est la sublimation de la technique par l'amour.” Sans la technique on n’est rien mais si on ne possède que la technique on ne peut prétendre à l'art.

Quelles ont été vos premières impressions en arrivant à la SEP?
FV: Je trouve que le club dispose d’une belle cavalerie, adaptée à l'enseignement. Leur état global doit s'améliorer mais nous sommes en bonne voie. Les installations sont chargées d'histoire et le personnel est très professionnel: nous avons de la chance. Désormais, il s’agit de développer l’esprit du club!

Quelle est la philosophie que vous avez envie de mettre en place au sein du club?
FV: Je suis venu à la SEP pour les deux valeurs qu'elle affichait:

•      Bien-être de la cavalerie

•      Formation des cavaliers

J'aurai donc à cœur d’œuvrer et de fédérer une équipe autour de ces deux valeurs.

Trois mots pour définir votre projet?
FV: Respect, Travail et Plaisir.

Quels sont les projets qui vous tiennent le plus à cœur pour cette année?
FV: Constituer une équipe au service du projet, installer un silo pour stocker l'alimentation des chevaux ainsi que des cuiseurs à mashes.

Un petit faible pour un ou plusieurs chevaux en particulier?
FV: Pas de “petit faible” pour quelques uns mais du respect pour tous.

Un conseil pour nos cavaliers débutants?
FV: J'en ai deux : “Aime-le car il est souvent aussi effrayé que toi” et “Écoute bien ton enseignant.”

Et pour les plus confirmés?
FV: Apprends à te maîtriser avant de songer à le séduire.

Pour finir, quelles sont les références culturelles liées aux chevaux que vous conseilleriez?

-       Un livre: L'Eperon d'Argent de Paul Vialar

-       Un film: “Champions” est un film réalisé par John Irvin avec John Hurt, Gregory Jones. C'est l'histoire vraie de Bob Champion, un jockey britannique atteint d'un cancer qui remporte le Grand National de Liverpool sur Aldaniti un cheval de 12 ans revenu à l’entraînement après de longues interruptions dues à des problèmes de jambes. Avant de voir ce film j'ai vécu en direct cette course qui contribue à la légende du Grand National.

-       Un tableau: “Tête du cheval blanc” de Théodore Géricault.

-       Une vidéo: Celle de ma jument quand elle est sans faute!

-       Une chanson: “Stewball” d'Hugues Aufray.