Parole d’enseignant

Notre série d’interviews destinées à connaître un peu mieux les enseignants de la SEP se poursuit avec Blandine Pronost

Voilà donc quelques précisions concernant son parcours.

 
 

Le Cheval à Bascule : tu as intégré la SEP cet été afin de gérer l’équipe compétition CSO club, peux tu dans un premier temps nous présenter ton parcours a cheval  ?
Blandine Pronost : Cavalière depuis mes 10 ans, j’ai dans un premier temps passé mon BEES 1er degré chez Michel Ismalun en 1998.  Compétitrice en CSO jusqu’en épreuves 135, j’ai travaillé ensuite comme cavalière chez plusieurs membres de l’équipe de France (je remercie par ailleurs Olivier Guillon, Jean Marc Nicolas ou la famille de Balanda pour leur confiance).

J’ai eu la chance de cumuler beaucoup d’expériences dans le CSO à haut niveau, notamment  la tournée espagnole (4 semaines de concours à Vejer de la Frontera), et plusieurs mois en Allemagne avec Olivier Guillon (meilleur cavalier français en CSO individuel aux JO de Londres) chez Franke Sloothaak (9 fois médaillé olympique à l’époque). 

Le fait de pouvoir évoluer au quotidien parmi des cavaliers de cette qualité là a été très formateur, ainsi que de pouvoir monter des chevaux aussi avancés techniquement.

Comment es tu passée de cavalière à enseignante ?
BP : Un accident de  voiture a hélas mis fin à mon parcours professionnel en tant que cavalière quand j’avais 27 ans . 

L’enseignement faisait déjà partie de mes objectifs et de mon quotidien puisque j’avais déjà validé les sélections pour le BEES 2ème degré (DESJEPS actuel) en décentralisé l’année de mon accident. 

Le fait de voyager m’a permis de découvrir différentes techniques entre la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Irlande, qui m’ont permis de développer progressivement mes propres méthodes et choix de monte. 

Je suis vraiment dans une optique de monte dans le sens du cheval, sans contrainte, et en adaptant le type de monte et les méthodes employées en fonction de son physique et de son tempérament. 

J’ai également développé et géré pendant quelques années des formations professionnelles, notamment de cavaliers jeunes chevaux, et de Préformations BP et DE sur mon écurie à Itteville (91), formations qui ont notamment  permis à plusieurs cavaliers d’ intégrer des écuries de haut niveau en CSO et CCE (notamment chez Jeremy Le Roy, Karim Laghouag, ou Christopher Six, tous deux médaillés olympiques en concours complet).

As tu d’autres activités actuellement hormis l’enseignement ?
BP : Oui, je suis effectivement Jury BPJEPS et DEJEPS , et inscrite sur la liste fédérale des experts à l’étranger. 

Il m’arrive également d’écrire quelques articles pour Cavaletti Mag ou Horse Spirit. 

J’ai aussi une petite écurie de CSO sur Itteville (91) , et je fais un peu d’élevage chevaux et poneys (élevage de FEINN).

 

Parmi les cavaliers que tu as formés on entend notamment régulièrement parler de Liam Roux , il s’agit de ton fils ? Pourrais tu nous en dire un peu plus sur son parcours sportif ?
BP : Liam est passionné d’équitation depuis petit, il a maintenant 15 ans et a intégré un bac Pro CGEH à Rambouillet.

Il cumule plusieurs titres en championnats régionaux et nationaux,  il a remporté l’Open de France en 2021 (P1D, P1C la même année).  L’année suivante il prend les trois premières marches du podium des championnats régionaux en P1 sur ses trois poneys. 

Il démarre les As 2 ( 1m10) à l’âge de 11 ans et termine vice champion régional la même année.

Il évolue actuellement jusqu’en épreuves As 1 à poney (1m20) et va démarrer les Amat 1 à cheval cette année. 

 
 

Il cumule à ce jour près de 200 victoires en piste et a plusieurs sponsors qui le suivent depuis des années, que je remercie par ailleurs pour leur confiance. 

Parmi celles ci on peut notamment mentionner 5 victoires cette année aux salons du cheval d’Equita Lyon, Bordeaux et Nancy, jusqu’en épreuves As2.

Il remporte également le Grand régional par équipe 2024, en compagnie d’Anthéa Blin, au terme de 10 manches de compétition au cours de l’année. Il finissait 2ème du Grand régional en 2023 aux côtés d’Emma Victoire Durand,  une autre de mes cavalières. 

Enfin il termine à plusieurs reprises à cheval et à poney dans le top 8 des championnats de France , notamment en Amat 2 cette année au Mans. 

Néanmoins il a conscience que la route est longue et que plus on évolue en hauteur , plus il est difficile de trouver des poneys et chevaux, et plus les sacrifices sont grands. 

 

Quelles sont les valeurs que tu souhaites transmettre via ton équitation et ton enseignement ?
BP : Les valeurs fondamentales à terre comme à cheval sont selon moi l’humilité, le respect, la bienveillance , la discipline et l’écoute. 

 

Quelles sont tes impressions actuelles sur ton poste à la SEP et sur la structure elle même ?
BP : J’avoue que je suis ravie de l’ambiance présente, l’idée de travailler dans Paris m’inquiétait au début , notamment à cause du cadre et de la distance. 

Néanmoins j’ai eu un très bon contact lors de l’entretien, et j’ai apprécié le projet de pouvoir gérer entièrement l’équipe et leurs chevaux, y compris le travail de ceux ci. 

A l’heure actuelle beaucoup de club n’effectuent ni travail ni gestion de leur cavalerie et avoir la faculté de pouvoir gérer et travailler ses propres chevaux du piquet était à mon sens important et gage de qualité. 

J’ai la chance en plus d’être très bien entourée niveau collègues et cavaliers, et de travailler dans une ambiance saine et positive. L’équipe compétition est vraiment sympathique et j’espère que nous accomplirons de beaux résultats ensemble cette année. 

Pour ne rien gâcher le cadre est incroyable, au milieu des étangs, entre la fondation Louis Vuitton et le jardin d’acclimatation. 

À coach et chevaux heureux, cavaliers heureux !

Merci en tous cas à la SEP et à ses cavaliers de leur accueil !