Parole d’enseignant
Notre série d’interviews destinées à connaître un peu mieux les enseignants de la SEP se poursuit avec David Arlin.
Voilà donc quelques précisions concernant son parcours, ses références équestres et ses valeurs.
Le Cheval à Bascule : peux-tu te présenter en quelques mots?
David Arlin : David Arlin, 30 ans, cavalier depuis mon plus jeune âge, je suis aujourd’hui instructeur diplômé du DESJEPS à l’Ecole Nationale d’Equitation de Saumur. Fiancé, je me marie en août 2022.
Peux-tu nous parler de ton parcours équestre? Qu’est-ce qui t’a amené à l’équitation?
DA : Ma mère m'a mis à l'équitation en raison de mon bégaiement (que j'ai toujours) à 7 ans. C'est devenu ma passion et surtout ma « thérapie » contre mon bégaiement. L’équitation a été pour moi une « école de la vie », de rigueur et de persévérance.
Et de ta pratique de la compétition? Quelle discipline pratiques-tu?
DA : Je suis passionné de sport en général, je suis de près les sports équestres et l'actualité en générale.
J'ai peu fait de concours étant jeune en raison du coût associé, j’ai réellement commencé la compétition lors de mes études. C’est avec les jeunes chevaux de mes patrons respectifs que j’ai fait mes armes. Ensuite il m’a été confié des chevaux en vue de les valoriser dans un but de commercialisation.
Le CSO en compétition est mon domaine de prédilection, plus par facilité que par choix, notamment du fait des origines de mes chevaux. Je suis passionné de dressage et j’aimerais faire du complet dans les années à venir !
J'ai eu la chance d'avoir Flamewco de l'Aume confié par mon ancien patron avec qui j'ai fait des épreuves jusqu’à 125cm avant de le vendre.
Ma dernière jument, Esteem du Valois, a été vendue à un cavalier de l'équipe de France de complet et est monté aujourd'hui par un jeune cavalier, médaillé d'Or aux championnats d'Europe en poney. Il est entraîné par le champion olympique Christophe Six, je mets beaucoup d’espoir sur ce couple et j'espère la voir évoluer sur des compétitions internationales.
Quels grands cavaliers t’ont marqué?
DA : Je regardais ce matin le parcours de Mickaël Jung, champion olympique allemand en complet, et me disait, « quelle facilité, quelle légèreté » ; c'est vraiment l’Équitation que j'ai envie de transmettre et de promouvoir : légèreté et facilité pour le cheval ET le cavalier !
Beaucoup d'autres m’ont marqué comme Markus Ehning, pour la sobriété de son équitation ou Roger Yves Bost, qui n'est certes pas à copier dans sa technique, mais remarquable par son amour des chevaux et sa longévité sont un exemple !
Plus à la mode et proche de mon âge, je pense (et j’espère) qu’Edward Levy incarne le futur de l'équitation française : légèreté, finesse, souplesse, élégance, discrétion tout en travaillant BEAUCOUP sur le plat pour réussir !
Qui sont tes maîtres à penser?
DA : Jean-Pierre Tuloup m'inspire beaucoup. Franck Lemestre (mon ancien patron de Deauville), était un bel exemple. Laurence Sautet sobriété de son équitation la finesse de son enseignant et son élégance toujours de rigueur.
J'ai eu la chance d'avoir beaucoup de personnes qui m'ont aidées et conseillées.
Ton meilleur souvenir à cheval?
DA : Mon épreuve de cross pour l'instructorat à Verrie à Saumur, où je suis major de promotion, mais aussi les courbettes et croupades que l'on m'a permis de faire…
Mais aussi les galops sur la plage avec ma fiancée et notre chien…
Et le pire?
DA : Panache en concours avec Ballerine, une bonne jument, clavicule arrachée, 3 côtes de cassées, trois mois d’arrêt, un moment long et difficile…
Quels grands chevaux t’ont marqué ?
DA : Je me souviendrai toujours de Shutterfly et Meredith Michaels Berbaum, un cheval extrêmement difficile, mais incroyable ! Je me souviens qu'elle gagne le Grand Prix Coupe du Monde de Lyon avec Chekmate, un cheval de 19 ans, un exemple de longévité pour un cheval.
Actuellement, Dominator Z le cheval de Christian Ahlmann, cet énorme et immense étalon noir si bien dressé est un bel exemple.
J'espère que Édouard Levy va confirmer avec Catchar Mail, un élevage que j’affectionne particulièrement.
Comment définis-tu ton rapport aux chevaux?
DA : Plus j'avance et plus j'en suis passionné j’espère ne jamais perdre cela.
Définis ton style en selle?
DA : J'essaie d'être le plus sobre et discret possible (je n'ai pas d'autre choix).
Une citation équestre qui t’inspire?
DA : Calme, En avant et droit, devise du Cadre Noir de Saumur, nous l'avons même mis sur notre faire-part, c'est toute une philosophie de vie !
Un souvenir à partager concernant la SEP?
DA : Le premier concours interne de CSO cette année : petits, grands, parents, enseignants, membre du C.A, tous étaient excités et content d'être là le manège grouillait de monde, j'adore cette ambiance familiale et joviale !
Qu’est-ce que tu apprécies le plus à la SEP?
DA : Ce club a eu des dizaines d'instructeurs, des centaines de chevaux, des milliers de cavaliers également, la SEP possède une Âme, une Histoire, à moi de faire partie de son futur !
Pour toi, qu’est-ce que le club possède que les autres n’ont pas?
DA : J'espère que d'autres ont ces qualités, mais je suis venu à la Société d'Équitation de Paris pour son ambition pédagogique et les valeurs du bien-être animal qu'elle prône.
Quelle est la philosophie que tu as envie de mettre en place dans tes cours?
DA : Bienveillance, progression, plaisir et compétition. Le 4ème est essentiel pour moi.
Quels sont les projets qui te tiennent le plus à cœur pour l’année 2022 ?
DA : J'espère développer le travail à pied et autour du cheval, faire performer mes cavaliers en compétition et faire une belle fête du club, avec quelques nouveautés…
Un petit faible pour un ou plusieurs chevaux en particulier?
DA : Je les aime tous, mais évidemment mon piquet à ma faveur.
Un conseil pour nos cavaliers débutants?
DA : Tu as le droit d'avoir peur, les enseignants et l'équipe sont là pour te guider…
Et pour les plus confirmés?
DA : Tu te dois d'être un exemple, à pied comme à cheval, dans la préparation, les soins et dans le soin apporté au matériel !
Une randonnée à cheval que tu aimerais faire un jour?
DA : Les Steppes de Mongolie, le Far West à cheval.Je l'ai déjà fait, mais j'aimerais y retourner : la traversée des prés salés et aller au Mont Saint Michel à cheval
Un centre équestre que tu recommandes hors de l’île de France ou même à l’étranger?
DA : Le Pôle International du Cheval Longines Deauville, j’y ai passé 7 ans de ma vie, ils m'ont tout donné, on peut y débuter, avoir son cheval, faire de la compétition, voir des chevaux, tous types de disciplines, c'est « The place to be » à Deauville…
Pour finir, quelles sont les références culturelles liées aux chevaux que tu conseillerais ?
DA : Demandez à Jean Pierre Tuloup, il aura ce qu'il vous faut !