Connaissance du cheval
L'observation du comportement du cheval et sa connaissance permettent de mieux le comprendre et ainsi de mieux interagir avec lui.
Le monde sensoriel du cheval
La vue
Grâce à ses grands yeux latéraux à pupille horizontale et grâce à sa rétine, plus riche en cellules le long d’une bande horizontale, le cheval a une vision panoramique en bande horizontale. Le cavalier doit ainsi être vigilant, car certains de ses gestes (mouvements de ses mains, retrait d'un vêtement alors qu'il est à cheval) peuvent surprendre le cheval en apparaissant soudainement dans son champ de vision.
Seule une partie de son champ de vision, face à la tête, est binoculaire (c’est-à-dire vue par les deux yeux en même temps), l’essentiel du champ étant donc monoculaire : l’œil gauche voit ainsi jusqu’à la hanche gauche et l’œil droit jusqu’à la hanche droite (voir graphique). Le champ de vision du cheval est donc extrêmement large. Attention cependant, il peut être facilement surpris par des éléments visuels et auditifs arrivant juste derrière sa croupe (seule zone qu'il ne voit pas), notamment quand on l'aborde par l'arrière...
L’axe optique du cheval est dévié de 20° vers le bas par rapport à l’horizontale. Ainsi, la position de l’encolure est importante pour bien voir : le cheval a besoin de relever l’encolure pour voir de loin, pour aborder un obstacle, et il doit la baisser, et même la basculer, pour voir de près.
Le cheval voit bien dans des conditions de luminosité faible, perçoit bien les mouvements et distingue bien les contrastes (sensibilité) mais voit moins bien les détails (acuité). La fermeture de la pupille à la lumière est en revanche assez lente, ce qui a pour conséquence que le temps d'adaptation entre obscurité et éclairement est très long et vice-versa (exemple : rentrer dans un van sombre un jour de soleil, sortir d'un box sombre vers une zone éclairée...). Le cheval est donc très sensible aux contrastes lumineux.
On sait aujourd'hui que le cheval différencie les couleurs, même s'il ne les perçoit pas de la même manière que les humains. En particulier, il fait la différence entre le bleu, le jaune et le blanc. Par contre, le vert et le rouge ne seraient pas distingués.
L’ouïe
Les oreilles du cheval sont plus développées que les nôtres et présentent un grand pavillon. Elles sont très mobiles, ce qui lui permet de bien localiser la provenance du son.
Le cheval a presque la même gamme de sons audibles que l’Homme. Il perçoit les sons dont la fréquence se situe entre 55Hz et 33500Hz, alors que l’Homme entend les sons dans une fourchette de 16Hz à 20000Hz. Le cheval perçoit donc les ultrasons, inaudibles pour l’Homme, mais n’entend pas certains sons graves perçus par l’Homme.
Les sons que le cheval entend le mieux sont ceux compris entre 125Hz et 30000Hz, zone qui comprend la voix de l’homme (conversation : 100 à 150Hz, chant : 65 à 400Hz), de la femme (conversation : 200 à 300Hz, chant : 200 à 1500Hz) et de l’enfant (conversation : 300 à 450Hz).
Le toucher
La sensibilité tactile du cheval est variable selon les parties du corps et selon les individus.
Ses lèvres et ses vibrisses (grands poils autour de la bouche), très sensibles, lui permettent d'identifier des objets et de la nourriture avant de s'en saisir. Ne pas couper les vibrisses, cela prive le cheval d'une partie de ses possibilités sensorielles.
Les muscles peauciers, superficiels, permettent au cheval de faire tressaillir sa peau pour chasser un insecte.
Le toucher est aussi un sens privilégié pour former des relations d’affinités et de relaxation entre chevaux. Le garrot, zone sensible, est ainsi une zone de grattage privilégiée.
Le toucher est aussi très important entre le cavalier et son cheval puisque ces zones de contact sont à la base d'une communication sur laquelle repose l'équitation. En fonction des individus, la sensibilité sera plus ou moins forte, entraînant une grande variabilité dans la réponse aux aides du cavalier.
L’odorat
Il semble que l'odorat ait un rôle important chez le cheval : les comportements fréquents de flairage de l'environnement (notamment crottins et urines), des congénères (du poulain à la naissance par sa mère, des juments par l'étalon, des chevaux entre eux), le comportement de marquage des étalons (par urines et crottins), la conformation des naseaux et la surface de la muqueuse olfactive, suggèrent que ce sens est primordial.
Le cheval possède un organe voméro-nasal (ou organe de Jacobson) sur le plancher de ses fosses nasales. Lors du flehmen, l’air est dirigé de la bouche vers cet organe par un petit canal. Actuellement, les scientifiques pensent que cette voie olfactive est sensible aux phéromones, mais aussi aux odeurs.
Le goût
Ce sens très lié à l'olfaction est encore un vaste champ d'études. Le cheval dispose de papilles gustatives qui lui permettent de distinguer le sucré et le salé, l'amer et l'acide. La sensibilité gustative varie d’un individu à l’autre.
Source : IFCE